La France propose probablement une des meilleures formations médicales occidentales. Cette longue formation (en moyenne entre 10 et 12 ans) se fait pour les étudiants, au prix d’un investissement personnel hors normes. Cette formation continue ensuite tout le long de la vie professionnelle pour tenir un haut niveau de compétence.
Cette expertise, quelle que soit la spécialité médicale, a une valeur financière qu’il convient de reconnaître. Si la population générale l’admet assez facilement, il n’en va pas de même de nos dirigeants.
Si elle est indispensable, la revalorisation des médecins ne résoudra pas tous les problèmes de notre système de santé. Il n’en reste pas moins que sans ce “choc de revalorisation” ça sera la fin d’un modèle social à la française et l’évolution inéluctable vers la financiarisation de la santé.
Nos politiques et leurs conseils proposent comme solution à la pénurie médicale, de transférer les compétences des médecins vers d’autres professionnels de santé moins qualifiés: infirmiers, pharmaciens. La qualité des soins n’est plus recherchée. C’est l’accès qui prime, dégradé certes, mais moins cher.
Voici donc l’impitoyable logique comptable depuis plus de 30 ans.
Sous la pression de la gestion des déficits budgétaires ordonnée par la commission européenne et des agences de notation, nos politiques vont s’asseoir sur la singularité de notre système de santé et proposer une médecine de piètre qualité.
Ainsi l’esprit de conseil national de résistance avec sa solidarité face à la maladie et l’égal accès aux soins, va être détruit par des gestionnaires incapables d’anticiper l’avenir. Encore une fois, le temps de la santé n’est pas le temps du politique et la santé ne devrait pas être un bien de consommation.
Ce site et son contenu ont été réalisés par des médecins volontaires, essentiellement en plus de leur temps de soins. Le temps passé a été important, ainsi que les acquisitions de différents outils (hébergements, plug-in, images et photos, presse…).
Même si un petit soutien financier n’est pas obligatoire, il nous sera d’une grande aide pour subvenir à ces charges. Par ailleurs, vos dons, nous permettrons de financer vos collectifs (location de salle, pots de convivialités, matériels de présentation et d’animation, etc.) le temps que ces collectifs aient leur propre autonomie dans leur gestion locale.
D’avance merci de nous soutenir, de VOUS SOUTENIR.
Les autres avis
au fait madame, combien payez-vous chez le coiffeur ?
Certain(e)s de mes patient(e)s font la moue quand je leur explique que le numerus clausus n’y est pour presque rien, que le problème vient plutôt du faible taux (9%) des nouveaux diplomés qui s’installent en libéral, et que le C=25 est le principal problème. Ils me trouvent mercantile. Je leur demande alors frontalement combien elles paient chez le coiffeur (et si c’est un homme, combien paie leur épouse chez le coiffeur ?). La réponse étant 50 euros, ça en calme plus d’un(e)… Nous avons tort , nous médecins, de jouer les bons Saint-Bernard désintéressés, nous en perdons le respect de nos patients qui ne connaissent qu’une chose : le fric.
J’en profite pour vous encourager à lire 2 articles que j’ai écrits il y a 13 ans et qui restent d’ actualité malheureusement :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/09/la-medecine-generale-est-a-bout-de-souffle_1450902_3232.html
http://www.fmcdinan.org/article-reaction-a-la-a-la-rubrique-suivez-mon-regard-de-sandrine-blanchard-monde-magazine-72867919.html
Très très confraternellement : courage à tous !
bertrand sueur