Lorsque la doctrine politique en santé est d’affirmer que “l’offre génère la demande et la demande génère la dépense”, il est logique que le législateur veuille diminuer “l’offre” en santé en diminuant le nombre de soignants.
Malgré des effectifs en baisse, et avec des moyens financiers également en baisse, cela fait 20 ans que les professionnels de santé continuent à se battre pour tenter de continuer à offrir à leurs patients des soins de qualité en fournissant toujours davantage de travail, que ce soit en établissement de santé ou en ville.
Mais il y a un principe de réalité : ce sont des êtres humains, et au-delà d’un certain seuil, la fracture est imminente.
Avec des taux de burn-out, de dépression et tentative de suicide importants, le monde médical aligne de tristes records. Il en va de même dans d’autres professions, parents pauvres de notre société. Ainsi, l’éducation et la justice, par exemple, sont d’autres secteurs non soutenus à leur juste valeur par nos dirigeants.
Et pourtant, il y a à peine deux ans, en pleine crise Covid, les soignants ont été applaudis aux fenêtres. Nous avons apprécié cette étincelle de soutien de la population et de nos dirigeants. Mais quelle désillusion ! Depuis cette crise, qui a pourtant mis en lumière les failles béantes de notre système de santé, à l’hôpital comme en ville, la logique implacable de l’État est restée la même. À peine la crise derrière nous, le retour de gestion comptable reprend ses droits au prix du sacrifice de nos soignants.
Il est temps de rappeler que la santé ne peut se faire sans soignants.
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