La médecine Libérale e(s)t l’avenir ?

Il nous avait prévenus. Mr Macron disait à Vendôme, à propos du modèle de l’hôpital  «On est en train de réinventer un modèle. C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit »

Il n’a pas menti. L’État est en train d’accélérer la destruction de la solidarité du système de santé au profit de sa privatisation

Celle-ci a en réalité débuté en 1995 avec le premier acte de hold-up de l’assurance maladie par l’État : la signature de sa perte d’indépendance financière avec les premières lois concernant la Santé, dont le fameux PLFSS (Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale) et l’ONDAM (Objectif National des Dépenses de l’Assurance Maladie). 

Mais quelle réalité ? 

Celle qui consiste à prendre conscience que :

  • Nous nous sommes inscrits, comme d’autres pays occidentaux, dans un monde néolibéral où la consommation est le maître mot.
  • La technologie et les progrès en science médicale ont permis l’augmentation de l’espérance de vie avec l’éclosion de nouvelles pathologies complexes et lourdes.
  • La qualité de la prise en charge des soins par des soignants avec une solide formation est un facteur incontournable de la longévité des patients.
  • La santé basée uniquement sur le curatif ne peut que coûter de plus en plus cher, tant que l’on considère cette dépense comme un coût et non pas comme un investissement.  Force est de constater que la prévention actuellement représente moins de 5 % des dépenses de la santé.

Disparition pure et simple du médecin traitant.

Il était nommé autrefois “omnipraticien” (il avait des connaissances limitées sur de nombreux sujets, contrairement au “spécialiste”, qui lui avait de connaissances approfondies sur des sujets limités). Il est ensuite nommé “médecin de famille” dans les années 80. Cela ancrait le rôle du médecin généraliste dans sa relation et dimension humaniste, inscrit dans le temps et l’espace. 

L’équipe de soin traitante : une “somme” de compétence devenue un “partage” de compétences.

Devant la pénurie (générée) de médecin traitant, et le manque de considération de ces derniers, une nouvelle offre de soins de premier recours est proposée. Moyennant une formation rapide et inadéquate, un transfert de compétences médicales va se faire vers “l’équipe de soins traitante”, essentiellement représentée par des pharmaciens d’officine, des infirmiers diplômés d’État, des sages-femmes et des kinésithérapeutes.

Le médecin traitant devenu Lead Manager pour gérer les soins… Puis les coûts. 

Le médecin traitant étant amené à disparaitre, il faut lui trouver une nouvelle fonction, et de nouvelles missions, ce d’autant qu’il sera devenu rare et donc précieux. En se basant sur le  modèle anglo-saxon, essentiellement au Canada, il va devenir “lead manager” : son travail va désormais être la gestion de l’équipe de soins traitante. Il devra gérer les cas dit complexes, laissant les tâches de “routine” à cette équipe traitante.

Apparition de nouveaux acteurs du “marché” de la santé

S’il y avait encore un doute, dans cette nouvelle vision, la santé devient un bien de consommation comme tous les autres dans un marché qui s’annonce en pleine expansion.

La régulation médicale de l’accès aux soins n’a plus de sens, c’est l’offre qui va réguler l’accès. En ce sens, de nouveaux acteurs économiques vont s’organiser pour se partager ce gigantesque gâteau que représente le soin.

La cerise sur le gâteau : le marché des données de santé

Depuis toujours, les médecins et autres professionnels de santé échangent entre eux des données de santé de leur patient dans le cadre d’une prise en charge globale et médicalement optimisée.

Jadis sous forme orale, elle a été améliorée par la révolution de l’édition papier, puis enfin à partir des années 80 avec la révolution d’internet.

Conclusions

La crise Covid a été l’occasion de mettre en exergue la fragilité d’un système de santé que l’on nous enviait jadis dans les années 2000.

Applaudis pendant ces moments difficiles, les soignants et particulièrement les médecins sont aujourd’hui pointés du doigt des dérives structurelles et financières du système.

Ce “mensonge d’État” n’a pour objectif que pour masquer une autre réalité : celle du changement profond de notre système de santé, solidaire autrefois, privatisé pour le meilleur et pour le pire demain. 

Deux visions vont désormais s’affronter et chacun devra faire un choix

Ce site et son contenu ont été réalisés par des médecins volontaires, essentiellement en plus de leur temps de soins. Le temps passé a été important, ainsi que les acquisitions de différents outils (hébergements, plug-in, images et photos, presse…). 

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